Femme III, le cri
Par Sylvie Heyart, jeudi 28 février 2008 à 09:07 :: ENTRE MOTS ET IMAGES : :: #17 :: rss
SH, Femme III, le cri
cire et mine de plomb sur papier, 105 x 150 cm
1
qui crie
son corps
ou elle
son ventre
ses seins
descente de croix
et la croix intégrée
à l’intime d’elle-même
bois du ventre
prise de terre
racine
n’est-elle pas autre chose qu’à la racine d’elle-même ce cri
à la pointe du sein le regard
au bout des doigts l’attente
fil qu’elle est en train de couper
ligne d’arrivée
passera-t-elle et comment
avant de s’abattre
de l’autre côté
de dos la descente est peut-être indécente
mais de face
elle existe
tel un cri renversé
de la tête coupée
de la tête voilée
cri du ventre caché par des siècles de violence
sous la peau traversée par la houle des ans
cri de rage et cri de lumière
quand tous les masques tombent
femme-cri emportée par sa faute première
celle d’être
dans le simple dénuement du voile
plus présent d’être
mis dans un coin
un signe de reconnaissance
signature éternelle de la chair face au temps
la femme qui s’envole
dans un grand désir d’Eve
oiseau libre au firmament du sang
SH, femme III, le cri (détail)
2
le cri du muscle en l’air
le cri muscle puissant
ressort intime de la lumière
l’oiseau vole en dedans
la couture s’est défaite
la vie peut s’élancer
la femme qui s’envole a le temps d’être
d’être cri et d’être défaite
défaite de la chair transcendée par le vent
qui deviendra lumière son sarabande
vibrations du silence autour d’elle
elle au centre
cri planté dans ses rêves
subtilité des cygnes s’emmêlant
de grands cygnes
qui racontent
l’émerveillement
et l’attente
extrême pointe du cri
avant que tout commence
derrière la voix cassée par trop d’incandescence
le cri du fil d’Ariane
qu’elle casse en avançant
est-ce son corps qui crie
ou la mesure
qu’elle lâche
pays qui se déploie sous elle
en transparence
qu’elle enjambe et qu’elle crée
fulgurance de l’instant
temps de la fulgurance
du fouet de l’indicible
le cri qui signe l’être
IN, le 26/02/08
Commentaires
1. Le dimanche 2 février 2014 à 18:02, par Sylvie Heyart
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