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Actualité

jeudi 28 février 2008

Femme III, le cri


SH, Femme III, le cri
cire et mine de plomb sur papier, 105 x 150 cm

1

qui crie
son corps
ou elle
son ventre
ses seins
descente de croix
et la croix intégrée
à l’intime d’elle-même

bois du ventre
prise de terre
racine

n’est-elle pas autre chose qu’à la racine d’elle-même ce cri
à la pointe du sein le regard
au bout des doigts l’attente
fil qu’elle est en train de couper
ligne d’arrivée
passera-t-elle et comment
avant de s’abattre
de l’autre côté
de dos la descente est peut-être indécente
mais de face
elle existe
tel un cri renversé
de la tête coupée
de la tête voilée
cri du ventre caché par des siècles de violence
sous la peau traversée par la houle des ans
cri de rage et cri de lumière
quand tous les masques tombent

femme-cri emportée par sa faute première
celle d’être
dans le simple dénuement du voile
plus présent d’être
mis dans un coin
un signe de reconnaissance
signature éternelle de la chair face au temps
la femme qui s’envole
dans un grand désir d’Eve
oiseau libre au firmament du sang


SH, femme III, le cri (détail)

2

le cri du muscle en l’air
le cri muscle puissant
ressort intime de la lumière
l’oiseau vole en dedans
la couture s’est défaite
la vie peut s’élancer

la femme qui s’envole a le temps d’être
d’être cri et d’être défaite
défaite de la chair transcendée par le vent
qui deviendra lumière son sarabande
vibrations du silence autour d’elle
elle au centre
cri planté dans ses rêves
subtilité des cygnes s’emmêlant
de grands cygnes
qui racontent
l’émerveillement
et l’attente

extrême pointe du cri
avant que tout commence
derrière la voix cassée par trop d’incandescence
le cri du fil d’Ariane
qu’elle casse en avançant

est-ce son corps qui crie
ou la mesure
qu’elle lâche
pays qui se déploie sous elle
en transparence
qu’elle enjambe et qu’elle crée
fulgurance de l’instant

temps de la fulgurance
du fouet de l’indicible
le cri qui signe l’être

IN, le 26/02/08

mardi 19 février 2008

Corps à corps


SH, Corps à corps
Cire et mine de plomb sur papier, 105 x 150 cm

Lui mord la nuque le cou le pouce
s’agrippe se tord
et prend appui
mais qu’est-ce qui prend appui
le corps ou l’âme
la peau le sang
ou le désir
mains palpitantes
muscles tendus
ce qui se forme et se déforme
sous la caresse d’un oiseau
déséquilibre intime
touché par l’autre
le ventre centre milieu de croix
centre du monde

IN, le 19/02/08

lundi 11 février 2008

Porté III


Est-on plus ou moins autre quand on est en dessous au-dessus en travers
est-on le geste et la demande
n’est-on plus qu’en morceaux
pied main hanche deux trois quatre
cri de chair muscle tendons

la tension la torsion
les corps qui se rejoignent
est-on plus ou moins peau
transe frisson
est-on à la fois l’absence et le regard dans la chaleur lovée du coeur de l’autre
à moitié rassasié à moitié pénitent
l’aumône aux heures de sang
où la danse se fait malgré nous
et le huit infini levé vers la lumière

peut-être que la transe n’est qu’un pied renversé
et le centre
dans l’inversion des sens
pont de flamme
où les sexes parfois se rejoignent

il est elle
projeté à l’étrave
en préface de lui
eau dormante
elle est île
il est aile
elle tendue à la proue
son épée du silence
il comme luit la mémoire
à sa source
deux visages du temps
figés dans une extase
d’où les deux corps jaillissent

IN, le 9/02/08

samedi 2 février 2008

Deux dessins de femmes


Femme, un genou à terre
cire et mine de plomb sur papier, 100x150 cm


Femme, genou à terre cheveux mouillés
cire et mine de plomb sur papier, 105x150 cm