Est-on plus ou moins autre quand on est en dessous au-dessus en travers
est-on le geste et la demande
n’est-on plus qu’en morceaux
pied main hanche deux trois quatre
cri de chair muscle tendons

la tension la torsion
les corps qui se rejoignent
est-on plus ou moins peau
transe frisson
est-on à la fois l’absence et le regard dans la chaleur lovée du coeur de l’autre
à moitié rassasié à moitié pénitent
l’aumône aux heures de sang
où la danse se fait malgré nous
et le huit infini levé vers la lumière

peut-être que la transe n’est qu’un pied renversé
et le centre
dans l’inversion des sens
pont de flamme
où les sexes parfois se rejoignent

il est elle
projeté à l’étrave
en préface de lui
eau dormante
elle est île
il est aile
elle tendue à la proue
son épée du silence
il comme luit la mémoire
à sa source
deux visages du temps
figés dans une extase
d’où les deux corps jaillissent

IN, le 9/02/08